LA FINANCE, VERTE ET ÉCO-RESPONSABLE
LA FINANCE VERTE
Tandis que la finance traditionnelle a pour but d’épargner en investissant dans des projets rentables sans prendre en compte d’autres facteurs, la finance verte a pour but de financer des projets qui permettent le développement d’une économie durable et un impact positif sur l’environnement.
On retrouve dans la finance verte :
- Les obligations vertes, connues sous le nom de “green bonds” : Les obligations vertes sont similaires aux obligations traditionnelles sur le fait qu’elle représente une dette. Contrairement aux obligations traditionnelles, les obligations vertes sont des emprunts qui permettent de financer un projet dont le but est écologique. La première obligation verte a été émise en 2007 par la Banque européenne d’investissement sous le nom de climate awareness bond. Suite à son succès, la Banque mondiale s’est lancée dans l’émission de green bonds en 2008.
- Le marché du carbone : le marché du carbone permet de lutter contre la pollution en mettant en place des “droits à polluer”. Le concept se base sur un échange de quotas d’émissions de CO2, en d’autres termes, l'État distribue aux entreprises un quota d’émissions de carbone et ces détenteurs de quotas peuvent ensuite les vendre et les acheter entre eux. Par exemple, à la suite des engagements pris en ce qui concerne le protocole de Kyoto, l’Union Européenne a mis en place un système d’échange des droits d’émissions. Ce marché constitue l’un des plus grands au monde où l’on retrouve les entreprises dans le secteur de l’énergie et de l’industrie qui sont responsables d’au moins 40% des émissions de gaz à effet de serre de l’UE.
- Bonus-malus écologique aussi connu sous le nom de “écopastille” : Afin de répondre à l’objectif de l’Union Européenne de réduire les émissions de carbone des voitures, le gouvernement français met en place, le 1er janvier 2008, le bonus-malus écologique. Son objectif est d’augmenter le coût d’achat d’une voiture polluante et alléger celui d’une voiture peu polluante afin d’inciter les automobilistes à en acheter. Le but final est alors de faire disparaître les voitures polluantes et de renouveler complètement le parc automobile.
- Placements et travaux verts : Les placements et travaux verts sont en fait des avantages fiscaux mis en place afin d’inciter les allocataires à améliorer l'efficacité énergétique de leurs logements ou à favoriser les énergies durables. Par exemple, le Crédit d’Impôt pour la Transition Énergétique (CITE) est un crédit d’impôt aux ménages afin de leur permettre de développer les énergies renouvelables. Le concept est de réduire le montant des impôts sur le revenu des allocataires afin de leur donner la possibilité d’acheter des équipements moins énergivores.
- La Taxe carbone connue sous le nom de “contribution climat énergie” : Mise en place en 2014 en France, la taxe carbone a pour but d’augmenter le coût des activités qui émettent du gaz à effet de serre afin d’inciter les partis concernés à trouver des alternatives non émettrices. En 2014, le niveau initial de la taxe carbone a été fixé à 7 euros par tonne d’émission de carbone. Cependant, ce niveau a été revu à la hausse en 2018 et fixé à 44,60 euros par tonne d’émission, avec la vision de le fixer à 86,20 euros par tonne d’émission en 2022.
LES DIFFÉRENTS ASPECTS DE LA FINANCE VERTE
A. LES ACTEURS
Les acteurs de la finance verte sont à la fois publics et privés et se regroupent en 4 grandes catégories :
- Les émetteurs : Cette catégorie contient les États, les collectivités, les organisations publiques, les grandes entreprises, les banques de développement et les organismes supranationaux. Le rôle des émetteurs est de distribuer des titres financiers.
- Les sourceurs : Cette catégorie regroupe les États, les régulateurs et les agences de notation. Leur rôle est de réglementer et évaluer les expositions et les impacts des labels imposés et les obligations proposées sur le marché.
- Les gestionnaires d’actifs : Celle-ci regroupe les investisseurs publics et privés, les entreprises, les banques, etc.. . Leur rôle est d’acheter les titres et ils détiennent un pouvoir de décision en ce qui concerne l’orientation du financement des projets de la finance verte.
- La société civile : Cette dernière catégorie regroupe les ONG et les organisations syndicales. Leur principal rôle est de mettre en place des études d’impact afin de diriger les décideurs économiques et politiques vers une réévaluation des critères environnementaux de la finance verte et des projets financés.
B. LES ENJEUX DE LA FINANCE VERTE
La finance verte permet de contribuer d’une manière ou d’une autre à la réduction de l’impact négatif sur l’environnement en incitant les potentiels investisseurs à placer leurs épargnes et investissements dans des projets plus responsables.
Les principaux enjeux que rencontre la finance verte sont :
- Mettre fin aux financements qui ne sont pas bénéfiques à l’environnement parce qu’ils sont énergivores ou polluants ;
- Financer des projets à grand impact environnemental ;
- Mettre en place un environnement régulé et surveillé afin d’assurer une transparence des projets financés ;
- Faire disparaître toute activité pouvant être classée dans le greenwashing ;
- Rendre plus simple les outils de la finance verte afin d’inciter les citoyens à investir et épargner leurs fonds dans des projets qui encouragent une économie verte.
C. LES LABELS DE LA FINANCE VERTE
La finance verte dispose de certains labels qui permettent de promouvoir son développement.
La France a mis en place 3 labels pour la finance verte qui sont :
- Le Label Investissement Socialement Responsable (ISR) : Ce label permet d’allier performance économique et impact social et environnemental par le financement d’entreprises qui sont engagées dans le développement durable dans divers secteurs d’activité ;
- Le Label Greenfin : Ce label a été créé par le Ministère de la Transition Écologique afin de garantir la qualité verte des investissements et est dédié aux acteurs qui investissent en faveur du bien commun et de l’environnement de manière transparente et durable ;
- Le Label “Financement participatif pour la croissance verte” : Ce label permet d’identifier les projets de financement participatif qui travaillent pour une transition énergétique et écologique dans les territoires et réorienter les financements vers une économie bas carbone.
Vous voulez épargner et/ou investir ? Renseignez-vous à ce sujet et utilisez vos fonds de façon durable et verte.


